Atala, de Chateaubriand (GF Flammarion)
J'avais lu " Atala ", il y a bien longtemps. Au début de ce printemps, je suis allé à Combourg. Une visite sans rapport aucun avec ce Chateaubriand un peu falot, sans consistance que nous a donné France 2, voici quelques semaines. Qu'on me pardonne, mais je ne sais vraiment si Chateaubriand aurait apprécié d'être incarné par Frédéric Diefenthal, cet acteur transparent, déjà interprête de Cartouche et, déjà, aussi peu convaincant.
J'avais lu " Atala ", j'étais jeune, probablement au lycée, et, malgré le peu de pages, il s'agit d'une nouvelle, je m'étais ennuyé à mourir. Ma visite à Combourg, château sinistre s'il en est, j'imagine, pour un enfant de neuf ans, m'a incité à revenir en arrière, à remonter le temps. A Saint Malo, je suis donc entré dans une librairie. " Auriez-vous Atala ? ", ai-je demandé. Sourire de la personne à qui je m'étais adressé, mais sourire presque navré. De la tête, elle me désignait un brave homme qui tenait le dernier exemplaire disponible à la main. Moi qui pensais que, même à Saint Malo, on ne lisait plus Chateaubriand.
Finalement, des " Atala ", il y en avait encore trois en stock et je crois bien que, déjà, d'autres exemplaires étaient en commande. Ainsi, je n'ai pas différé mon envie. Le soir même, j'ai renoué connaissance avec René et, comme lui, j'ai écouté le vieux Chactas me faire le récit de ses aventures.
Le style est toujours aussi foisonnant, mais la lecture est aisée, l'intrigue est simple, la mort est attendue. Ce qui nous intéresse, nous fascine, ce sont ces enfants que nous donne à connaître Chateaubriand, ces enfants que sont Chactas et Atala, leurs désirs, leurs pulsions difficilement contenues par le Père Aubry, le Solitaire au milieu des forêts.
Un bonheur de lecture que je poursuivrai avec " René " et " Les aventures du dernier Abencérage ". Pourquoi me priverais-je ?