Pluie, de Kirsty Gunn (Christian Bourgois)
Un certain été, Janey et son jeune frère Jim passent leurs vacances au bord d'un lac. Livrés à eux-mêmes par des parents plus occupés à boire et distraire leurs amis, le lac leur sert de terrain de jeux. Jeaney se substitue à leur mère auprès de Jim, elle tente de le protéger, jusqu'au jour où...
Mais pourquoi avoir tant attendu à révéler au lecteur ce qu'il a compris dès les premières pages ? Assurément, ce pourrait bien être là une question de critique - assez agaçante, d'ailleurs -, que le lecteur ne se pose jamais, surtout lorsqu'il a effectivement pressenti quel personnage frapperait le destin, que les non-dits de l'auteur, au fil des pages, n'ont cessé de lui murmurer. Et pourquoi le lecteur ne se pose-t-il jamais cette question ? Tout simplement parce qu'ainsi son imaginaire a libre cours et que, bien souvent, il n'attend rien d'autre du roman dont il entreprend la lecture : être guidé, oui ; mais certainement pas frustré.
En ceci, le roman de Kirsty Gunn est une véritable réussite, car si l'on sait où l'on va, le bonheur de lecture demeure permanent, et l'on comprend aisément les raisons pour lesquelles il fut si bien accueilli lors de sa publication en France, en 1996.