Publié par Gérard Glatt

les-mains-nues.jpgEmma est vétérinaire, elle vit seule, la quarantaine bien tassée. Il y a longtemps déjà, elle avait Micol pour amie et son mari, Raphaël, pour amant. Un jour, leur fils, Giovanni, déboule dans la vie d'Emma et s'y installe, comme à son aise. Mais il n'a que quatorze ans, et, à cet âge, on s'imagine avoir tous les droits, celui de vivre sa vie comme celui de séduire. L'horreur ! Et, surtout, quelle faute pour l'adulte qui laisse faire et finalement consent !

 

Simonetta Greggio est adroite qui nous chaloupe à son gré entre l'hier et l'aujourd'hui, l'enfance d'Emma, son admiration pour sa mère, pianiste de talent, et la trop impulsive Micol que la colère aveugle. Les personnages nous émeuvent : Giovanni, à l'insouciance calculée ; Raphaël, qu'on aimerait secouer ; le père d'Emma qui vivra si mal la disparition de sa femme ; et la sottise humaine, superbement partagée quand, enfin, la faute commise éclate au grand jour : Emma et Giovanni, le puceau, ont fait ce qu'il n'aurait jamais dû faire.

 

Un roman bien monté, à l'écriture aisée, et qu'on lit d'une traite. On regrette cependant quelques excès : une Micol, aux élans colériques attendus, qui joue les mères outragées mais sans convaincre ; un chat inutilement cloué sur la porte de la maison d'Emma, comme, au temps des sorcières, les chouettes ; un sujet souvent traité auquel manque peut-être l'originalité qui en aurait fait un (petit) chef d'oeuvre. Heureusement, cela se termine bien. C'est l'essentiel.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article