Florence Issac : La danse d'Albion (L’Échappée Belle Editions)
Le Paris des théâtres, disons entre la place de Clichy et Notre-Dame de Lorette. Le théâtre de Koltès, de Combat de nègre et de chiens à Roberto Zucco. Le Paris des comédiens, qui s'aiment et se quittent, se jalousent, se cherchent ou s'ignorent. Alice est actrice, mais quel talent a-t-elle ? à côté du beau et si brillant Fabrice ? Pourquoi Stéphane, comédien lui aussi, du moins de sa vie, préfère-t-il se tenir au bar, pendant les entractes ? Et pourquoi a-t-il délaissé Alice pour s'amouracher de cette blonde qu'il embarque, ce soir-là, à travers la ville, lui aux manettes de sa 500 cc, elle se maintenant à sa taille ? dans l'ignorance de cette Mercedes qui démarre à sa suite et dont les occupants n'ont qu'une idée en tête : avoir sa peau ? Un coup de feu claque, rien qu'un. Et c'est le début d'une enquête troublante, adroitement ficelée, conduite par l'inspecteur Régis Issac. La Danse d'Albion tient du polar comme du roman d'espionnage. On pense un moment à John Le Carré. Parce que les Russes sont là, ex-soviets, anciens du KGB. Mais pour quelles sombres raisons, s'interroge-t-on ? Justement, c'est là toute l'histoire. Florence Issac nous entraîne ici, non sans brio - son style est alerte, empreint de vigueur, et souvent de poésie, qui passe du frisson à la tendresse -, dans une espèce de chevauchée qui nous emporte vers un final aussi étonnant que détonant. Car, au vrai, qui sont Stéphane et Alice ? Que sont-ils l'un pour l'autre ? Des personnages, en tout cas, auxquels s'attache le lecteur et qu'il regrette de quitter au terme du chemin. Roman d'action, et de passions aussi. A découvrir.