Une jeune fille différente (Orizons - 2011)
Présentation (4ième de couverture)
Depuis la disparition accidentelle de sa mère, elle n'avait alors que six ans, Fée n'existe pour ainsi dire plus, ni pour son père ni pour sa grand-mère qui se sont enfermés dans le silence. Pour
quitter son isolement, devenue étudiante, elle fréquente Vivien et Alain, des camarades de lycée. Vivien, qu'elle aime, mais qui, incertain, menace de la lâcher. Vivien, pris entre l'amour et le
besoin d'écrire. Vivien qu'Alain voudrait bien garder pour lui seul. Au fil des semaines, Fée leur raconte une histoire qui pourrait être la sienne, des mots qu'elle sème, entre rire et douleur,
et qu'Alain attrape au vol. Des mots qu'elle distille dans l'espoir un peu fou que Vivien en tirera un roman et qu'ainsi, pour lui comme pour elle, elle existera enfin. Mais que le lecteur ne s'y
trompe pas, l'auteur ne donne pas à croire. Ce n'est qu'un conte : celui d'une jeune fille différente, comme souvent les couleurs du jour.
174 pages - 15 €
ISBN 978-2-296-08798-9
LE MOT DE L'ÉDITEUR
Gérard Glatt, conteur et romancier, nous
avait donné, en 2008, Une poupée dans un fauteuil et L’Impasse Héloïse, en 2009. Dans Une poupée dans un fauteuil, il offre à son histoire les lumières de la scène : nous assistons à un projet de
pièce, le narrateur étant dramaturge. Face à l’insupportable décomposition d’un corps, et peut-être le plus sacré d’entre tous, celui d’une mère, il convenait de l’habiller de l’étoffe propre au
théâtre. L’impasse Héloïse, roman de la volupté, est peut-être le plus intense de ses textes ; nous engageons le lecteur à l’acquérir et à éprouver dans la marge le plaisir que l’auteur a pris
manifestement en l’écrivant. Une jeune fille différente est un roman d’amour d’une pudeur et d’une force irradiantes. L’écrivain laisse opérer la cristallisation des sentiments au moyen d’une
langue classique, dépouillée, soutenue mais sans effet. C’est peut-être le plus beau de ses textes ; son style s’efforce de se caler au plus près des situations exposées ; on imagine ce qu’il y a
là comme effort de construction : pas une dissonance n’altère la fluidité du récit. Un roman est universel quand, d’emblée, il touche à nos émotions sans les nourrir à bon compte. Bref, ce livre
sera de tout temps. Il tire sa force de la pérennité incluse dans son déroulement, donc de ce qui l’anime et le nourrit.
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Presse (extraits) :
Jean-Yves Hirel
- Le Pays Malouin - 11-2011
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Il y avait la rivière. Après la rivière, la route nationale.
"A Alain, lorsque Vivien était parti, Fée racontait toujours son enfance, presque avec obstination. Elle lui
disait comment, ce jour où la mort l'avait épargnée, elle avait eu l'impression soudain que tout s'était arrêté. Et lui, il l'écoutait, il enregistrait ce qu'elle lui disait, il s'efforçait de ne
rien perdre."
Fée raconte. Son enfance. Et cette mère qui était tant pour les autres, toujours souriante, attentive. Par sa faute,
ainsi le pense-t-elle, sa mère a disparu. Depuis les vieilles femmes du village se sont mises à la maudire, elle. Son père et sa grand-mère ont, eux, regardé longtemps ailleurs, luttant contre ce
qui en leur esprit lui en voulait encore de cette disparition injuste...
Alors Fée raconte l'enfance, à Alain, comme un remède, et pour qu'il transmette lui-même cette histoire à Vivien, le
garçon qu'elle aime, qu'il aime aussi. Vivien et son besoin vif d'écrire. Cette histoire fera un roman, et ce roman elle veut le lui donner, comme un cadeau.
Voici un très joli livre, onirique, qui mérite que l'on prenne le temps de rentrer dans ses pages.
J'ai aimé l'histoire de Fée, cette adolescente craintive, et le brouillard qui entoure sa mémoire. La narration mélange
son passé d'enfant et un présent de jeune-fille amoureuse et discrète. Tout cela est assez original et prenant. L'écriture est belle, fine. Lorsque l'on a situé les personnages, attachants, et
les époques, le plaisir de lecture est réellement présent et nous emmène bien plus loin qu'on ne le supposait au tout départ. La scène finale est très émouvante et la présence du trio amoureux
qui tient l'intrigue générale marque l'esprit de sa cruauté et de ses choix.
Je suis toujours étonnée et admirative de lire ainsi un aussi beau portrait de jeune-fille imaginé par un
auteur masculin.
"Fée se disait que tout ça aurait été merveilleux : les vrilles du vent, les arbres, la rivière et la lune en
croissant, si le malheur, un jour de printemps, à moins que ce n'eût été au milieu de l'été, n'était survenu par sa faute."
Les écrits d'Antigone -
23-08-2011
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