Amore, un film de Luca Guadagnino
Emma coule des jours monotones. Epouse d'un riche industriel milanais, elle vit, comme prisonnière, enfermée dans le silence et le sens du devoir. Mais voici qu'elle fait la connaissance d'Antonio, le meilleur ami de son fils et, surtout, du moins dans un premier temps, excellent cuisinier. La suite va de soi : elle-même passionnée de cuisine, Emma tombe amoureuse de ce bel Antonio. Les passions se déchainent, Emma retrouve le goût à la vie. Elle finira par en payer le prix fort...
Ce qui fait l'intérêt de ce film, un peu mélo tout de même, mais bien dirigé par Luca Guadagnino, le réalisateur, c'est naturellement la présence de Tilda Swinton. Liane torturée, animal à la fois craintif et prêt à tout oser, elle se montre ici superbement rebelle, jusqu'à mordre la folie à pleines dents.
En revanche, quelques détails, quelques scènes parfois trop attendues ou longuettes, quelques artifices inutiles gâchent un peu notre plaisir, comme cette musique qui, d'un coup, nous fracasse les oreilles pour nous indiquer, dès fois que l'image ne se suffise pas à elle-même ou que le spectateur soit particulièrement stupide, que le drame est tout près de nous.
Un dernier mot encore ? Mais pourquoi, diable ! certaines actrices refusent-elles de vieillir ? Une femme peut être si belle avec l'âge. Pauvre Marisa Berenson ! Que vous ont-ils fait ? Et pourquoi cette ignoble perruque sombre ? Si le générique de fin ne m'avait confirmé votre présence, j'en serais encore à me demander qui, dans ce film, tient le rôle d'Allegra Recchi, la belle-mêre d'Emma.