Quand j'écrivais Le Destin de Louise... l'Afghanistan !
En 2013, les éditions De Borée publiait mon dernier roman : Le Destin de Louise. En janvier 2018, Les Presses de la Cité le rééditaient dans sa mythique collection Trésors de France.
" Il y a ce jour de septembre 1997 où tout bascule : un incendie terrible ravage la scierie familiale, non loin de Clermont-Ferrand. Comment Louise Charlannes pourra-t-elle renouer le fil cassé de sa vie ? Dans le brasier éteint se trouvaient les corps de son mari, Gustave, d'une fillette, et un cadavre non identifié... " C'est un extrait de la quatrième de couverture.
Il n'y est pas question, alors, des enfants de Louise : Hélène, Lucien et Antoine... Le temps a passé. Antoine, le plus jeune, s'engage dans l'armée. Il choisit les chasseurs alpins. Le 27e BCA l'accueille, stationné à Cran-Gevrier, près d'Annecy. Quelques mois plus tard, il se retrouve en Afghanistan... Son histoire se terminera là-bas. Il avait vingt-quatre ans.
Ce livre, je ne l'ai pas seulement écrit pour Louise, un personnage dont j'admire le courage, une femme forte selon l'expression actuelle, qui souffre et qui agit plus qu'elle ne s'exprime.
Dès le début, je savais qu'Antoine, son préféré, irait en Afghanistan. J'imaginais déjà ce qu'il se passe aujourd'hui. Avec les talibans, l'affaire ne pouvait qu'être sérieuse, je veux dire qu'elle me paraissait déjà dramatique pour l'avenir du monde...
Dans Le Destin de Louise, bien souvent, je crois, les lecteurs n'ont vu que Louise, tandis que, pour moi, Antoine était tout aussi essentiel.
En cette période que nous vivons, je veux rappeler à quel point un auteur peut être marqué par ses personnages: ces personnes avec lesquelles il vit pendant des semaines et des mois, parfois aussi intensément qu'avec ceux qu'il côtoie chaque jour, qu'il aime et qui sont parties intégrantes de sa propre existence.
Antoine, dans ma tête, était le plus beau gamin que la terre ait porté. Il le reste encore. J'ai pleuré quand il est mort. C'était pour la Liberté de tous. Je ne puis l'oublier. Il ne le faut surtout pas.