De Martin du Gard à Michel Bussi, en passant par Jean Carrière.
Je n'ai plus guère de temps, c'est dommage, de parler de mes lectures, du moins de celles qui, d'une façon ou d'une autre, en bien comme en mal, m'ont interpellé. S'agit-il de grande ou de belle littérature ? Ce que je sais, en tout cas, c'est qu'il s'agit toujours de littérature, me refusant à admettre ces classifications dont on nous abreuve, comme des références, et qui reviennent à nous classer également, nous : lecteurs et/ou auteurs, de gré ou de force, plus souvent de force, dans des cases dont ensuite, par facilité ou paresse de la part des sachants prétendus, faux passeurs de Culture, passeurs dévoyés mais véritables marchands, nous ne pouvons plus nous extraire, catalogués que nous sommes.
J'évoquerai tout d'abord : L'Epervier de Maheux, de Jean Carrière, judicieusement republié par les Presses de la Cité. La redécouverte d'une oeuvre envoûtante, prix Goncourt 1972. Comme quoi les temps ont bien changé...
Autre chef d'oeuvre, relecture également : Jean Barois, de Roger Martin du Gard. Un roman qui n'a rien d'un roman mais qui se lit d'une traite. Dans sa préface aux oeuvres complètes de Martin du Gard, publiées dans la Pléiade, Albert Camus écrit : " Ce Roman-dossier est une monographie, qui surprend d'autant plus qu'il s'agit du dossier d'une crise religieuse. " Cela me dit quelque chose...
Et pourquoi pas le dernier Michel Bussi : Maman a tort, publié en mars 2015 aux Presses de la Cité ? Un polar où la psychologie de l'enfance est traitée avec art et maitrise. Bien sûr, je n'en dirai rien. Mais, je l'avoue, j'ai aimé être manipulé tout au long des quelques cinq cents pages où émotion et suspense se partagent avec bonheur.